Douleur. Douleurdouleurdouleur. Sous mon crâne ça vrille, sonne, résonne. Enfle, fond, implose. Bref, ça fait mal. Je réussi tout de même à ouvrir les yeux. La lumière est heureusement peu présente. Les stores sont baissés, je suis dans un lit et les couvertures ont l'air d'avoir fait une révolution. Des fringues à ma taille sont éparpillées au sol. Ce sont sûrement les miennes. Attends. Sûrement? J'en suis pas sur? Il y a un portefeuille dans la poche arrière. La photo sur la carte d'identité est la mienne, mais le nom ne me dit rien. Sinon, il ne contient pas d'argent. J'attend un flash-back. Un flash tout court. Je vais me passer un coup d'eau sur la gueule et interroge mon reflet. Pas de flash. Bon, j'enfile les sappes en essayant de ne pas trop baisser la tête pour ne pas empirer Pearl Harbor sous mon crâne. Je sors et la porte de la chambre me dit "217". C'est donc un hôtel. Super déduction, mais qui ne m'apporte aucun moyen de paiement. Je descend quand même.
"Bonjour, euh... Je n'ai pas de... Vous acceptez les crédits?
-Vous avez payé d'avance, monsieur.
-Oh... Excellent, excellent."
Pas le moindre petit flash à la vue du gérant. Pas de panique surtout, ça va s'arranger. Je sors et harcèle les piétons pour trouver la rue indiquée sur la carte en espérant être dans la bonne ville. Une bonne heure de marche plus tard, je fini par trouver. L'air extérieur à atténué le chaos derrière ma tronche mais m'a donné faim, même si mon estomac me hurle de ne pas ingérer quoique ce soit. Derrière cette adresse se cache un immeuble minable. La porte d'en bas est carrément ouverte. J'entre, et trouve "mon" nom sur une boîte aux lettres, accolé à un autre. Je monte tout de même à l'étage indiqué. Trouve la bonne porte. Je la fixe en réflechissant, mais toujours pas de flash, pas même une malheureuse étincelle. J'espère que des réponses se cachent derrière ce panneau de bois. Je sonne. Une voix hurle à travers les murs.
"Me dis pas que t'as encore paumé tes clefs?!"
Sans répondre, je ressonne. La porte s'ouvre finalement sur un mec qui m'observe avec un air interrogateur. Son visage m'est presque familier, sans réussir à mettre de nom ou de souvenirs dessus. Je prend finalement mon courage à deux mains.
"Bonjour monsieur, euh je..."
Je m'interromps devant ses yeux qui annoncent un sourire. Qui arrive, puis se transforme en rire. Il est plié en deux, limite à se frapper les genoux façon bande dessinée. C'est qui ce taré!? Il se redresse finalement, essuie une larme de rire sans essuyer son sourire, puis m'assène:
"Eh bien, pour une cuite, c'est une cuite!"
... FLASH!