"On a qu'à aller au-dessus.
-Au-dessus des étoiles?
-Aussi ouais"
Alors un barreau à la fois. Le grillage n'étais pas électrifié. Une chance. Une chance aussi que l'on passait par là à une heure du matin dans la nouvelle caisse de mon pote? Une chance que j'aime ces petites routes tortueuses, accolée aux ravins, du genre de celle qui nous ont amenée à côté de ce "truc métallique", tour d'acier d'une trentaine de mètres surplombée de lumières rouges et d' haut-parleur. Je ne me demande même pas à quoi ça sert, pour l'instant je monte juste l'échelle. En regardant en bas pour me marrer en emmerdant mon vertige. Jusqu'à une grille que je n'ai qu'à pousser pour arriver. Déjà? Après les quelques photos en règle (putain on voit rien... Tu pourras dire à tout le monde que c'est des "motorola 9000 ux" -cool mec) le silence s'installe. C'est bien beau tout ça, mais pourquoi faire? Et après? Le genre d'instant qui finissent toujours trop vite. Jusqu'à ce que mon pote m'interpelle:
"On y est non?
-Hm?
-Au dessus des étoiles.
-Je sais pas. Ca me semble un peu facile, mais en même temps ça y ressemble.
-Ca te semble facile parce qu'on l'a fait. Sinon ça serait resté difficile.
-C'est pas faux.
-Tu sais pourquoi on a les pieds sur terre?
-Pas encore.
-Pour mieux prendre appui."
Et sur-ce, le voilà qui monte sur la rembarde et qui s'envole.
"Putain mec... Je fais comment pour rentrer?"
Je redescend l'échelle en faisant gaffe. Je saute par dessus le grillage, puis je me dirige du côté de la piste d'aterrissage. Ce con n'est même pas en petits bouts. Quelque chose brille dans sa main. Les clefs. Merci mec. Je vais chercher la bagnole, et positionne l'oiseau à la place du mort, en esquissant un sourire. Puis je redescend notre super route de montagne. Les virages défilent à une vitesse appréciable, assez élevée pour que je sente mes cheveux se débattre dans l'air frais de cette nuit d'été.
" "Pour mieux prendre appui"... Bien trouvée la phrase, classe. L'envol aussi était parfait, bien joué. Je sais même pas comment tu as pu récuperer tes clefs dans ta poche. Désolé de pas t'avoir suivi là-haut."
Après une épingle à gauche, je me trouve sur une parcelle de route bien droite. Au bout il n'y a même pas d'arbres, je vois des lampadaires et des phares des voitures, une petite centaine de mètres en dessous.
"Mais bon tu sais, chacun son kiff."
Je passe la cinquième.
(Commentaire de fille, ca c'est clair)