TheOtherWay

-There's no other way-

Lundi 25 mai 2009 à 13:50

On va où là hein tu m'expliques? Les gnous parlent de révolution, les moutons de fin du monde, les brebis sont galeuses quant aux pigeons ils refilent leur crève aux porcs. Et nous on mate, on flippote quelques secondes puis on va réhydrater mémé. On s'enfonce dans l'égoïsme. On bouffe notre prochain sans même le cuisiner. Cru, vivant et gigotant. Et on aime ça, putain! On réorganise une chaîne alimentaire au sein même de notre espèce, histoire de mettre des flèches sur la gueule sur certaines personnes.

Je suis fatigué. De rien. Trop de rien. Voilà ce qui se passe. La vitesse du mouvement est naze, on se fait chier à crever au compte-goutte. General Motors l'a dans le cul et tout le monde s'en fout. Et nous on suit le mouvement. Autodestruction d'une jeunesse fatiguée qui veut fermer les yeux quelques secondes et y voir autre chose que du noir. Personne n'a les couilles de se lever. A quoi bon faire la révolution? C'est pas un putain de régime politique qui va désamorcer la bombe. Et en quoi je parle de bombe? Y'a pas de bombe, on s'enfonce dans notre merde, et on va crever comme ça. Seuls, étouffé, noyé sous des tonnes de matière fécale qui s'amoncelle. Pas dans une catastrophe naturelle ou surnaturelle, l'incendie final, le jugement dernier ou les bombes, non. Juste de la merde. On en a déjà jusqu'aux genoux. On patauge dedans en levant les yeux, le nez bouché. Il  n'y aura pas d' « après » miraculeux rempli d'écolos généreux et aimants. Au cul. Le dernier homme sur Terre ignorera qu'il l'est et crèvera en toute insouciance. Mais on se borne à attendre quelque chose, l'espoir et la peur au ventre. Y'a plus rien à construire on est passé par tout les stades. Génocide au marteau, à la faucille et à la chambre à gaz. Suicide collectif au cyanure. Hypocrisie globale et justice vacillante. On nous pousse à faire des conneries puis on met des flics partout, pour renflouer les caisses de l'état. Et Bob continue de chanter sur mon Windows 98.

Don't worry about a thing, because every little thing is gonna be alright.

 

Lundi 25 mai 2009 à 13:35

"Did the Devil make the world while God was sleeping?" Je ne me rappelle même plus qui a chanté ça. Je ne sais plus grand chose ce soir. Je trimballe mon sac sur ses roulettes, avec la démarche de celui que personne n'attends "à la maison". Et je souris devant mon pathétisme. J'en fais profiter un clébard qui traine une brunette pas moche du tout. Le cleb's s'en branle, la nana me mate bizarement. Le feu est vert alors je traverse. Le klaxon me rapelle l'intro de Carmina Burana, donnant des airs d'apocalypse au passage pieton. Je tend un majeur par dessus mon épaule. J'entend pas si quelqu'un descend, Ghinzu occupe mes oreilles. Mais je reçois Rien sur la nuque. Aïe. Cette rue est trop grande pour mes jambes, trop petite pour ma tête. Je pense à ces putains d'étages à monter. Je ne sais même pas combien il y en a. Je passe une terrasse de café où des gens rient. Je monte le son. Après la musique d'ascenceur, voilà le solo de piano. Ca va bientôt pèter. Faut bien que ça pète quelque part. En l'occurence, dans mes écouteurs. A part ça, Rien. Après une gare où les gens attendent le train, un arrêt de bus où les gens attendent le bus, je me pose contre un mur, nul part et j'attends Rien. En même temps je suis Personne, c'est écrit sur ma casquette. Le problème c'est qu'à force d'attendre Rien, il arrive. Tiens le voilà. On se fait chier ensemble. Je lui roule une clope, que je m'allume. Puis je galère en essayant de refermer mon zippo. Personne est ridicule avec Rien. J'ai envie de chialer. J'essai. Marche pas. Je serre les dents. Je tire une barre et je la souffle sur Rien. Il la laisse senvoler. Ma cendre tombe lamentablement sur ma main. De le fumée dans les yeux. Plus de batterie. Je vois Rien, j'entends Rien. Je glisse contre le mur. Rien m'entoure, m'attire. Me relève. Me remet mon  sac dans la main. Une petite tape sur le cul et c'est reparti. Enculé.

Samedi 23 mai 2009 à 4:29

J'ai une envie furieuse de faire pas mal de giga-conneries, de la grosse bien lipidique, du genre velue quoi. Superman sur le toit d'une C2 au mac drive, ça va bien deux minutes. Explorer des chantiers c'est déjà plus mon kiff. Mais il faut que se soit bien haut, sinon y'a pas de risques, pas de challenge, rien de drôle. Comme ces connards qui se prennent pour des rebelles parce qu'ils taggent du "white power" au fond des bois. Bravo mec, tu relèves bien le néo-nazisme ambiant, t'aura le droit de porter le premier coup sur le prochain bougnoule que tu croises. Si t'es avec tes potes et qu'il est seul, bien sûr. Mais là je divague, pardonnez mon amour du genre humain. Donc je disais, de la kilo connerie à pilosité abondante. Pourquoi ce besoin? Aurais-je réveillé le punk qui est en moi? COURS VITE !

"Alors je joue de la guitare
Salope pompe moi le dard
Je ferai pas le connard
Je ne viserai que tes nibards
-Hey Roméo quand t'aura fini ta déclaration tu me filera l'appareil photo, l'autre trou duc est en train de gerber sur la pelleteuse
-Tu l'aura pas depuis là on est trop haut
-Sous estime pas mon zoom
-Pas ton zoom, ton flash
-A tester..."
J'entends un léger clic puis je suis aveugle quelques secondes. Je prend une bombe que je remplace par ma gratte dans la housse.
"C'est quoi ce putain de batiment?
-Un futur pôle emploi si on en croit la pancarte.
-Ca crame bien ces pancartes là
-Tu l'as dis."
Ce "No Future" à la bombe rouge ne sera jamais aussi beau que maintenant, à la lueur des flammes. Ah, à la lueur rouge-bleue-rouge-bleue il est pas mal aussi. Putain de merde! C'est le moment d'entonner un petit silmaris...
"Quand le calme devient une faiblesse...
-Qu'est ce que tu chuchotes?
-COURS VITE!!"
S'en suis: une débandale notoire, un mélange sympa entre une fourmilière débusquée par Hannibal Lecter âgé de 5 ans et Usain Bolt. Sans compter la nuit des morts-vivants.
"Putain lèves-toi y'a les  keufs ! Merde il s'est gerber dessus... On le porte !
-Plan A, B ou C?
-B me semble approprié
-C'est parti."

"Chef, on a retrouvé un appareil photo !
-Bonne nouvelle!
-Pas tellement, y'en a qu'une seule, et elle est toute noire."
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Jeudi 21 mai 2009 à 13:49

Un barreau à la fois. Faut pas me dire "mec, on va toucher les lumières rouges sur le truc métallique là?" parce que c'est pas un grillage qui va m'arrêter.
"On a qu'à aller au-dessus.
-Au-dessus des étoiles?
-Aussi ouais"
Alors un barreau à la fois. Le grillage n'étais pas électrifié. Une chance. Une chance aussi que l'on passait par là à une heure du matin dans la nouvelle caisse de mon pote? Une chance que j'aime ces petites routes tortueuses, accolée aux ravins, du genre de celle qui nous ont amenée à côté de ce "truc métallique",  tour d'acier d'une trentaine de mètres surplombée de lumières rouges et d' haut-parleur. Je ne me demande même pas à quoi ça sert, pour l'instant je monte juste l'échelle. En regardant en bas pour me marrer en emmerdant mon vertige. Jusqu'à une grille que je n'ai qu'à pousser pour arriver. Déjà? Après les quelques photos en règle (putain on voit rien... Tu pourras dire à tout le monde que c'est des "motorola 9000 ux" -cool mec) le silence s'installe. C'est bien beau tout ça, mais pourquoi faire? Et après? Le genre d'instant qui finissent toujours trop vite. Jusqu'à ce que mon pote m'interpelle:
"On y est non?
-Hm?
-Au dessus des étoiles.
-Je sais pas. Ca me semble un peu facile, mais en même temps ça y ressemble.
-Ca te semble facile parce qu'on l'a fait. Sinon ça serait resté difficile.
-C'est pas faux.
-Tu sais pourquoi on a les pieds sur terre?
-Pas encore.
-Pour mieux prendre appui."
Et sur-ce, le voilà qui monte sur la rembarde et qui s'envole.
"Putain mec... Je fais comment pour rentrer?"
Je redescend l'échelle en faisant gaffe. Je saute par dessus le grillage, puis je me dirige du côté de la piste d'aterrissage. Ce con n'est même pas en petits bouts. Quelque chose brille dans sa main. Les clefs. Merci mec. Je vais chercher la bagnole, et positionne l'oiseau à la place du mort, en esquissant un sourire. Puis je redescend notre super route de montagne. Les virages défilent à une vitesse appréciable, assez élevée pour que je sente mes cheveux se débattre dans l'air frais de cette nuit d'été.
" "Pour mieux prendre appui"... Bien trouvée la phrase, classe. L'envol aussi était parfait, bien joué. Je sais même pas comment tu as pu récuperer tes clefs dans ta poche. Désolé de pas t'avoir suivi là-haut."
Après une épingle à gauche, je me trouve sur une parcelle de route bien droite. Au bout il n'y a même pas d'arbres, je vois des lampadaires et des phares des voitures, une petite centaine de mètres en dessous.
"Mais bon tu sais, chacun son kiff."
Je passe la cinquième.

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Jeudi 14 mai 2009 à 19:16

Couché là, sur mon lit, les yeux perdus sur le velux. Ses cheveux auréolent mon épaule pendant qu'elle bouquine. Je pense à ce week-end, sur fond de stairway to heaven. 7 5 5 5-7...
Et je repense à ce type que j'ai vu, assis sur un escalier à se fumer une clope. Exactement comme je l'avais fait la veille. Regardant les arbres et le ciel. Je ne me suis jamais senti aussi près de lui que maintenant. Je repense à ses erreurs maladroites qui avaient le don de m'énerver. Mais je réalise que maintenant je m'en fous. Je ne m'en sortirai de toute façon jamais aussi bien que lui, sur aucun point. Je le revois monter le son en voiture, sur Queen ou Depeche Mode et imiter l'effet droite-gauche du stéréo avec sa main. J'aimerais arriver à un dixième de ce qu'il est. Bon, peut-être pas sur tout les aspects mais...
"Tu penses à quoi?
-Faudrait vraiment nettoyer ce putain de velux"

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