On va où là hein tu m'expliques? Les gnous parlent de révolution, les moutons de fin du monde, les brebis sont galeuses quant aux pigeons ils refilent leur crève aux porcs. Et nous on mate, on flippote quelques secondes puis on va réhydrater mémé. On s'enfonce dans l'égoïsme. On bouffe notre prochain sans même le cuisiner. Cru, vivant et gigotant. Et on aime ça, putain! On réorganise une chaîne alimentaire au sein même de notre espèce, histoire de mettre des flèches sur la gueule sur certaines personnes.
Je suis fatigué. De rien. Trop de rien. Voilà ce qui se passe. La vitesse du mouvement est naze, on se fait chier à crever au compte-goutte. General Motors l'a dans le cul et tout le monde s'en fout. Et nous on suit le mouvement. Autodestruction d'une jeunesse fatiguée qui veut fermer les yeux quelques secondes et y voir autre chose que du noir. Personne n'a les couilles de se lever. A quoi bon faire la révolution? C'est pas un putain de régime politique qui va désamorcer la bombe. Et en quoi je parle de bombe? Y'a pas de bombe, on s'enfonce dans notre merde, et on va crever comme ça. Seuls, étouffé, noyé sous des tonnes de matière fécale qui s'amoncelle. Pas dans une catastrophe naturelle ou surnaturelle, l'incendie final, le jugement dernier ou les bombes, non. Juste de la merde. On en a déjà jusqu'aux genoux. On patauge dedans en levant les yeux, le nez bouché. Il n'y aura pas d' « après » miraculeux rempli d'écolos généreux et aimants. Au cul. Le dernier homme sur Terre ignorera qu'il l'est et crèvera en toute insouciance. Mais on se borne à attendre quelque chose, l'espoir et la peur au ventre. Y'a plus rien à construire on est passé par tout les stades. Génocide au marteau, à la faucille et à la chambre à gaz. Suicide collectif au cyanure. Hypocrisie globale et justice vacillante. On nous pousse à faire des conneries puis on met des flics partout, pour renflouer les caisses de l'état. Et Bob continue de chanter sur mon Windows 98.
Don't worry about a thing, because every little thing is gonna be alright.